Un feu de paille ?
3 min
La Banque nationale de Belgique s’attend à une croissance plus forte au T1, mais l’incertitude persiste au T2.
Le nowcast, produit en collaboration avec l’Université de Gand et BNP Paribas Fortis, fête son quatrième anniversaire. Sous la devise « ne jamais gaspiller une bonne crise », nous avons lancé ce baromètre en temps réel mi-2020. À l’époque, les chiffres trimestriels traditionnels du PIB étaient encore publiés avec leur retard habituel de plusieurs mois. Avec le retournement de l’économie entre les confinements en raison de la pandémie, de nombreux décideurs volaient à l’aveugle. Entrez dans le nowcast : un relevé mensuel de l’impulsion économique, basé sur des indicateurs de haute fréquence et nos données bancaires.
Rétrospectivement, l’évolution agrégée des revenus et des coûts de nos clients professionnels reflète étroitement l’évolution trimestrielle du PIB. Aujourd’hui, notre deuxième nowcast indique une croissance de 0,3 %. C’est le résultat d’une reprise des données bancaires et d’une faiblesse persistante des indicateurs à haute fréquence. Mais cette fois, l’estimation du flash inhabituellement élevée joue également un rôle clé.
Que nous dit le flash ?
Au début de l’année, nous nous attendions toujours à une croissance inférieure à la moyenne pour le premier trimestre, mais la semaine dernière, la BNB a publié une estimation flash étonnamment forte. Comme d’habitude, elle a été diffusée à la fin du mois suivant le trimestre concerné*. Le résultat : 0,4 % - nettement mieux que prévu.
Est-ce une raison suffisante pour revoir notre scénario à la hausse ? Peut-être. Mais d’abord, nous devons comprendre combien ce point de données est vraiment significatif.
Dans quelle mesure l’estimation éclair reflète-t-elle les chiffres finaux du PIB ? Laura Verbeken et d’autres chercheurs de l’Université de Gand l’ont mise à l’épreuve. Ils ont comparé l’estimation flash aux derniers chiffres de croissance trimestriels actuels** pour 2009-2024.
Ils ont conclu qu’en moyenne, l’estimation flash était inférieure au chiffre final du PIB, en particulier lorsque l’estimation flash était négative ou nulle. Dans 3 cas sur 4, le chiffre définitif est finalement plus positif.

Signaux mixtes
Mais qu’en est-il des estimations flash supérieures à la moyenne, comme celle du T1 ?
L’analyse de Laura Verbeken montre que dans 35 % de ces cas, le flash surestime la croissance*. En moyenne, l’estimation finale dans ces cas est inférieure de 0,3 point de pourcentage. Peut-être plus frappant, cependant, est que dans la moitié des cas, le chiffre de croissance final est supérieur à l’estimation flash, une fois de plus d’une moyenne de 0,3 point de pourcentage.
Dans le contexte actuel, une accélération significative de la croissance semble encore peu probable. Cela se reflète également dans notre dernier nowcast pour le T2, dans lequel l’estimation flash du T1 joue un rôle important. Le nowcast indique une croissance de 0,3 % pour le trimestre en cours, dont environ 0,05 point de pourcentage provient de l’estimation flash très positive***.
Dans tous les cas, nous restons sur la voie où le ralentissement déclenché par la nouvelle administration américaine est progressivement compensé par une augmentation des dépenses (fiscales) dans l’UE, en particulier en Allemagne.
Pour 2025, nous prévoyons une croissance de 1,1 %, pour atteindre 1,2 % l’année suivante.
