Quelques certitudes dans un océan d’incertitudes

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À l’heure d’écrire ces lignes, il y a peu de certitudes et beaucoup d’incertitudes. On s’attendait à vivre un été « chaud » sur les marchés financiers et ce fut plutôt une promenade de santé, avec des bourses qui sont restées bien orientées et des marchés obligataires qui n’ont connu aucun stress notoire malgré des mauvaises nouvelles qui ont continué de tomber : poursuite et nouvelle escalade de la guerre commerciale entre les USA et le reste du monde, échec cinglant des tentatives de ramener la paix en Ukraine, ou encore évolution défavorable des finances publiques quasi partout, sans parler des menaces de Donald Trump d’intervenir pour réduire l’indépendance de la banque centrale, ce qui aurait des conséquences difficilement mesurable à l’heure actuelle car ce serait un saut dans l’inconnu.

Questions pressantes

L’automne est à présent à nos portes et les incertitudes qui taraudent les marchés sont les suivantes : l’inflation américaine va-t-elle s’accélérer sous le coup de l’effet des droits de douane sur les prix de vente ? Que fera alors la banque centrale américaine ? L’économie va-t-elle ralentir suite ces hausses de prix et ce climat pour le moins compliqué à appréhender ? Les citoyens américains restent en tout cas confiants pour l’avenir, en partie parce que les bourses se sont bien tenues, ce qui a toujours un effet positif. Mais les patrons d’entreprise semblent par contre plus inquiets. Il faut bien admettre que la vitesse à laquelle tout change depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche a de quoi déstabiliser le patron le plus expérimenté…

Quid de l’Europe ?

Dans cet océan d’incertitudes, il est difficile de se projeter. Tentons d’y voir plus clair.

L’inflation semble tout à fait sous contrôle en Europe, de sorte qu’il se pourrait que la banque centrale procède encore à une dernière baisse de taux si la croissance économique avait besoin d’un petit coup de pouce. Le Chancelier allemand s’est exprimé il y a peu pour expliquer que les difficultés auxquelles l’Allemagne était confrontée étaient plus sérieuses qu’il ne le pensait, laissant supposer qu’il faudra davantage de temps et d’argent pour sortir le pays de l’ornière dans laquelle 15 années d’austérité budgétaire l’ont plongé. Ceci pourrait avoir un impact sur les autres pays d’Europe qui comptent beaucoup sur un sursaut allemand pour doper leur propre croissance. Un dernier geste de la part de la BCE aiderait sans aucun doute…

Volte-face

Au rang des certitudes, un autre élément mérite d’être cité : le prix du pétrole, qui semble parti pour rester bas au cours des prochains mois, vu que le marché se trouve en situation d’offre excédentaire par rapport à la demande ! De nombreux observateurs n’excluent à présent plus un prix autour de 50 USD d’ici peu.

C’est de l’autre côté de l’Atlantique que l’avenir semble bien plus compliqué à deviner, car les volte-face de Donald Trump peuvent à tout moment changer radicalement la donne. L’inde vient d’en faire l’amère expérience avec des droits de douane modifiés du jour au lendemain.

Un nouvel ordre mondial ?

À cet égard, le sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (SCO) qui s’est tenu en Chine les 31 août et 1er septembre et qui vise au rapprochement de toute une série de pays (Inde, Chine, Russie, Corée du Nord, Turquie et Iran), fait planer une ombre immense sur le nouvel ordre mondial. Qui seront les gagnants et qui seront les perdants ? Et à quel prix ? C’est tout cela qu’il va falloir décortiquer au cours des prochains mois.