Le marché du travail en transition

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En Belgique, le marché du travail ralentit depuis quelque temps. Le gouvernement De Wever souhaite remettre les gens au travail. Les inactifs qui cherchent et trouvent un emploi constituent déjà un signe d’espoir.  

Le marché du travail en Belgique reste l’un des chantiers principaux de ce gouvernement. Le taux d’emploi en Belgique aujourd’hui est bien plus bas qu’aux Pays-Bas et en Allemagne. Augmenter ce pourcentage engendrerait une situation de win-win pour le budget : moins de dépenses pour les inactifs et plus de recettes issues de l’impôt sur les revenus du travail. Cependant, l’équation n’est pas aussi simple, dans un contexte de marché du travail qui ralentit. 

Ralentissement régulier 

L’indice Federgon sur le travail temporaire recule depuis un certain temps. Cet indice est un indicateur très suivi : il fournit en amont des indices de ralentissement du marché du travail. Ce phénomène a déjà commencé en 2017 – en faisant abstraction de la baisse due au confinement pendant la pandémie. Nous constatons que la création d’emplois a suivi une trajectoire descendante similaire durant la même période. De nombreux postes de travailleurs indépendants et non liés au marché sont alors apparus. 

Cette tendance au ralentissement du marché du travail se poursuit aujourd’hui. Les chiffres récents de Statbel montrent que le taux de postes vacants – les jobs pas encore attribués – continue de baisser. Pour les fonctions permanentes, on en compte environ 130.000 ouverts. Il s’agit du niveau le plus bas depuis plus de 4 ans. Les deux tiers des postes vacants se situent en Flandre. 

Plus de gens au travail 

Malgré ce refroidissement du marché du travail, l’ambition du gouvernement De Wever est de remettre davantage de personnes au travail. À cet égard, l’analyse trimestrielle de la transition de Statbel laisse entrevoir des signes d’espoir. 

Les actifs, dans 94% des cas, le sont toujours un an plus tard. 7,5% ont changé d’employeur, mais sont généralement restés dans le même secteur. Cette analyse montre que, selon les derniers chiffres, davantage de personnes inactives – un groupe composé principalement de retraités et d’étudiants – travaillent un an plus tard. 9% des personnes de ce groupe trouvent du travail dans un délai de 12 mois, 4% restent sans emploi. 

C’est précisément en scrutant l’évolution de ces indicateurs au cours des trimestres – mais plus probablement des années – à venir, que nous pourrons mesurer le succès des politiques actuelles sur le marché du travail.  

Quels sont les secteurs qui rencontrent les pires difficultés pour recruter ? 60% des postes vacants se concentrent dans quatre 4 : le commerce, l’industrie, la construction et les sciences & services administratifs. La majorité des postes vacants, temporaires et permanents inclus, se trouve dans les services non-marchands. Le besoin de recruter dans ce secteur, que l’on décrit généralement comme « le secteur public », est particulièrement élevé car c’est un secteur très vaste. Le taux de postes vacants dans le non-marchand atteint 3%, soit à peine la moitié de celui du secteur de la construction.