L’impact de l’IA sur l’activité des entreprises
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L’intelligence artificielle fait désormais partie intégrante de notre quotidien. Mais quels sont les domaines les plus impactés ? Les effets de l’IA se font ressentir différemment selon les secteurs. Quels sont dès lors les domaines d’activité qui évoluent le plus rapidement ? Les entreprises des secteurs les plus concurrentiels (livreurs de colis, boutiques en ligne et autres plateformes numériques) ont tout intérêt à adopter rapidement l’IA.
Alors que l’IA apporte pratiquement chaque jour son lot d’applications innovantes, les économistes planchent sur les effets potentiels de cette technologie révolutionnaire. Force est de constater que les avis divergent énormément. Dans un récent rapport, la banque d’affaires américaine Goldman Sachs estime à 9% la croissance du PIB liée à l’IA. Autrement dit, une croissance annuelle d’un peu moins de 1%. Une prévision plutôt encourageante si on la compare à la croissance économique de la Belgique, qui devrait atteindre cette année 1,1%.
Daron Acemoğlu, le co-lauréat du prix Nobel d’économie décerné le mois dernier, n’est pas du même avis. Selon cet éminent économiste, l’IA ne produira que de très faibles gains de productivité et de croissance (pas plus d’un demi point sur… dix ans). Ces énormes différences d’appréciation s’expliquent par des conjectures et des supputations en termes d’intégration, d’automatisation et d’autres facteurs. Cependant, même au niveau micro, il est actuellement extrêmement compliqué de tirer des conclusions précises.
Un article publié récemment a étudié l’impact de l’IA sur le travail d’un groupe de programmeurs. Il en ressort que l’utilisation de GitHub Copilot (un assistant de codage basé sur l’IA) induit un changement de comportement individuel chez les programmeurs qui, désormais, se concentrent davantage sur les tâches essentielles. Plus précisément, ils consacrent davantage de temps à l'examen de solutions alternatives. Les collaborateurs les plus impactés étaient les codeurs les moins qualifiés. Ceux-ci se sont montrés plus efficaces. Particulièrement le groupe le plus faible.
Une autre étude s’est intéressée au comportement des scientifiques d'un laboratoire de recherche et développement. Les chercheurs utilisant l’IA ont découvert 44% de matériaux supplémentaires, déposé 39% de brevets en plus et créé 17% de produits innovants additionnels. Fait notoire : si les chercheurs les moins productifs ont été très peu impactés, les plus performants se sont montrés deux fois plus prolifiques. Encore que cela ne les a pas rendus plus heureux !

Quel est l’impact réel de l’IA ?
Comme à son habitude, l’éminent économiste américain Tyler Cowen adopte une approche différente. Selon lui, les secteurs de l’économie les plus impactés par l’IA sont les secteurs les plus compétitifs. Pas les pouvoirs publics ni les établissements d’enseignement, mais les secteurs où la concurrence fait rage.
En ce qui concerne la Belgique, on peut prendre en considération les statistiques de faillites par secteur. Non pas les chiffres actuels, qui tentent toujours de se relever de la période COVID et des confinements successifs. Non, nous passons en revue le taux de survie des entreprises, tous secteurs confondus.
Le taux de survie moyen des entreprises composant le panel*, qui s’élevait à 90% après un an, n’était plus que de 65% après 5 ans. Cependant, ces chiffres cachent de grandes différences selon les secteurs.

Quatre secteurs se distinguent de manière négative : le commerce de détail (y compris les boutiques en ligne), les services de distribution de courrier et de livraison de colis, les plateformes numériques et les spécialistes du marketing. Selon Tyler Cowen, ces secteurs particuliers devraient rapidement intégrer l’IA dans leurs processus.
* Pour cet exercice, seuls ont été retenus les secteurs pour lesquels chaque secteur/année pris en considération comptait au moins 100 entreprises.
