L’heure des Nobel approche : Acemoğlu heureux gagnant ?
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Comme d’habitude, voici notre pronostic à propos des lauréats potentiels du prix Nobel d’économie.
Qui remportera le « Prix de la Banque de Suède en Sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel » ? L’économie n’était pas l’un des cinq prix éponymes d’origine que le testament de Nobel a initié, il y a maintenant presque 130 ans. C’est la Banque de Suède elle-même qui a créé ce prix, à l’occasion de son 300e anniversaire. Voici nos quelques favoris.
Daron Acemoğlu
L’éternel favori de cette liste. Daron Acemoğlu, professeur au MIT, est une figure incontournable en matière d’économie institutionnelle et de croissance économique. Son livre « Why Nations Fail », rédigé avec James A. Robinson, étudie comment les institutions politiques et économiques déterminent le sort des nations. Le travail d’Acemoğlu souligne à quel point les institutions inclusives engendrent la prospérité, tandis que les institutions extractives entravent le développement. Avec « The Narrow Corridor », Acemoğlu, toujours en collaboration avec Robinson, a poursuivi ce raisonnement. Les sociétés les plus prospères équilibrent les croissances parallèles de leurs forces sociales et gouvernementales. Un modèle admirablement élégant, même si « Why Nations Fail » se lit davantage comme une analyse a posteriori que comme un pronostic. Cela changera peut-être avec son tout dernier ouvrage, « Power & Progress ». Dans ce livre, Acemoğlus’immisce – de plein pied – dans le débat sur l’IA et sa régulation.
Robert Barro
Robert Barro, de l’Université de Harvard, a fourni d’importantes contributions à notre compréhension de la croissance économique et des cycles conjoncturels. Antikeynésien, il a notamment étudié la rationalité des familles : selon lui, les familles qui reçoivent de l’argent du gouvernement doivent être préparées à rembourser cette aide plus tard sous la forme d’une augmentation des impôts. Cette idée a été exprimée pour la première fois comme la « Théorie de l’équivalence ricardienne », mais c’est Barro qui en a développé les fondements théoriques.
Matthew Rabin
Matthew Rabin, lui aussi lié à Harvard, est un pionnier de l’économie comportementale comportementale. En intégrant des concepts psychologiques dans les modèles économiques, il a contribué à une compréhension plus profonde du comportement humain au sein des contextes économiques. Son travail sur la rationalité limitée et les préférences en matière de temps présente des implications importantes pour la gouvernance et la stratégie des entreprises. Verrons-nous de nouveau un économiste comportemental remporter un prix Nobel, après Kahneman et Thaler ?
Joker !
Vous souhaitez plus de noms ? L’inestimable Tyler Cowen sait de quoi il parle, comme c’est si souvent le cas. Sans doute trop éclectique et (chut !) trop terre-à-terre pour avoir une chance réelle d’être récompensé, l’homme est tout de même une encyclopédie économique ambulante. Dans le deuxième épisode du podcast Marginal Revolution, il tente un pronostic, avec son collègue Tabarrok. Barro figurait également sur la liste de Tyler, tout comme Vitalik Buterin, qui a déjà été évoqué sur ce blog. Un bon choix pour qui ne peut pas attendre jusqu’à lundi midi.
