Été chaud, économie froide
3 min
Nowcast pour le 2e trimestre : 0,2%
Notre dernière mise à jour pour le nowcast du 2e trimestre confirme les estimations précédentes. L’unanimité entre les modèles utilisés est frappante. Une fois de plus, les prévisions médianes et la moyenne coïncident quasiment. Le résultat ? L’économie belge a connu une croissance lente de 0,2% au cours de la période entre avril et juin.
Cela ne facilite en aucun cas la tâche du gouvernement De Wever. La Cour des comptes s’est déjà montrée critique vis-à-vis des fameux effets de retour. Ceux-ci sont la conséquence d’une augmentation (espérée) de l’emploi. Résultat : moins d’allocations de chômage, plus de revenus de charges de travail. À elle seule, cette mesure devrait permettre de créer environ 500.000 nouveaux emplois pendant ce qu’il reste de cette législature. Cela représente une augmentation de l’emploi total de 10%, soit environ deux fois plus que lors des dernières années fastes. Pas très réaliste donc.
Surtout pas dans un contexte d’un ralentissement du marché de l’emploi. Ce phénomène dure depuis un certain temps, mais au cours des 12 derniers mois, le taux de chômage a augmenté de près d’un point de pourcentage pour atteindre un – certes encore très limité – 6,4%.
Si l’on ajoute à cela les rapports récents faisant état d’une augmentation (temporaire) du nombre de départs à la retraite, la pression sur la politique du marché du travail s’en trouve encore renforcée. Tout cela alors que le FMI a récemment évoqué la manière dont les entreprises belges parviennent moins bien à créer de l’emploi que leurs homologues dans d’autres pays européens.
En outre, comme ces deux dernières années, il semble que le secteur public (mesuré au sens large comme « secteur non marchand ») générera une nouvelle fois le coût le plus important en termes d’emploi. Bien entendu, cette situation est difficilement conciliable avec une discipline budgétaire accrue.
Le groupe qui connaît la croissance la plus rapide sur le marché de l’emploi reste celui des indépendants, qui représentent aujourd’hui près d’un sixième de l’emploi total.

2025 et au-delà
Nous pensons que l’économie s’alignera progressivement sur le rythme de croissance à long terme de 0,3% au cours des prochains mois, avec un taux de croissance annuel de 1,0% cette année et de 1,1% l’année prochaine. Il y a toutefois plus de risques de baisse que de hausse. Une forte hausse des droits de douane, des prix du pétrole et du taux de change entre l’euro et le dollar sont actuellement les principales préoccupations.
La prime à l’augmentation des dépenses fiscales dans les pays voisins reste un moteur important de la croissance belge. D’autant plus que l’on estime que l’impact sur notre PIB de l’augmentation annoncée des dépenses de défense sera plus que compensé par la consolidation fiscale nécessaire.
Même si les températures devraient bientôt redescendre sous les 30 degrés, la rue de la Loi n’en sera pas moins moite.
