Une œuvre qui vit
Michel Mouffe (Saint-Josse-ten-Noode, 1957)
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« Exclusive Ball », 2006
Technique mixte sur toile, 50 x 52 cm
Dans son œuvre, Michel Mouffe remet en question les composantes de base de la peinture et veut y ajouter une dimension qui appartient traditionnellement à la sculpture. Comme il le dit lui-même, il transforme la peinture en une « peinture-objet ». Il conserve toutefois la frontalité, qui est donc une caractéristique de la peinture.
Mouffe emploie une technique presque artisanale : en plaçant un arc métallique derrière la toile, il apporte du relief, des vagues douces et de la tension dans l'œuvre. Il applique de multiples fines couches (jusqu’à plus de 20 !) sur la toile, dans des teintes légèrement différentes d'une même couleur, ce qui permet non seulement d'apporter un effet sculptural, mais aussi de donner de la dimension, des nuances et de la profondeur à la couleur.
L’ŒUVRE D'ART NE CESSE D'ÉVOLUER
Nous le remarquons aussi dans l'œuvre Exclusive ball. En raison de la tension de l’arc derrière la toile, cette composition ne cesse de changer. Ses œuvres d’art sont en perpétuelle évolution. Dans dix ans, l'œuvre ne sera plus identique à celle que nous voyons aujourd'hui : elle aura été modifiée par son interaction avec l’environnement (humidité, chaleur...).
ŒUVRE QUI VIT
Un bel exemple des œuvres « vivantes » qu’il cherche à créer est son œuvre « Les larmes de Saint-Pierre » à Louvain-la-Neuve. Michel Mouffe : « Elle va évoluer avec le temps, c’est une œuvre qui vit. Je ferai les premières inscriptions de coulée de rouille et c’est le temps qui va déterminer comment la surface va interagir et vivre... Tout le monde croit que le monde va changer mais le monde ne va pas changer, il a déjà changé ».
Les nombreuses nuances de couleurs, la sérénité et l’équilibre dans l'œuvre de Michel Mouffe contrastent avec le Kleingeel de Bram Bogart ci-contre, qui vise justement une couleur parfaitement monochrome, très intense et inaltérable.
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